Le Vieux Bon Dieu
L’origine du Vieux Bon Dieu qui, par la porte souvent ouverte de sa petite chapelle, contemple depuis déjà si longtemps un coin du beau panorama Franchimontois, se perd dans la nuit des temps. Certaines particularités excitent la curiosité des historiens : ce Christ, en bois de tilleul, mesurant environ 1,5 m de hauteur, est vêtu d’une grande tunique à manches longues ; il est coiffé d’une couronne royale.
Le Vieux Bon Dieu
Mensurations et datation
La croix est en chêne. Elle mesure 2 m. de haut et 1,80 m. de large.
Quant au Christ, il mesure 1,5 m. de haut et 1,4 m. de large. Il est en bois de tilleul qui, d’après la méthode du carbone 14, date d’une période allant de l’an 810 à l’an 965.
Valeur esthétique, symbolique et religieuse
La tête du Christ est légèrement penchée vers l’épaule. Le visage est paisible. Le front est ceint d’une couronne royale. En effet, pour représenter le Seigneur, la jeune chrétienté a repris la coutume ancienne de couronner les dieux et les empereurs pour en souligner la dignité.
Le corps du Crucifié est un peu voûté. Ses bras sont largement étendus. Les mains originales ont disparu et ont ét refaites au 17e siècle en bois de bouleau puis, en chêne en 1932.
Par respect, on a revêtu le Christ d’une tunique droite et plissée appelée colobium. C’est un usage oriental qui s’est progressivement répandu dans toute l’Europe jusqu’au nord à partir du 7e siècle. Ce colobium pré-roman est souvent représenté dans l’iconographie mérovingienne et carolingienne. Cet usage connaîtra une extension considérable pendant la période romane et même encore longtemps après.
La tunique porte des traces de polychromie. À l’origine, celle-ci imitait probablement un tissu byzantin vert à motifs ovales rouges. L’analyse microscopique effectuée lors de la deuxième restauration (1986) montre qu’elle a été repeinte huit fois, d’abord en bleu, ensuite en doré, puis à nouveau en bleu avec des étoiles dorées. Plus tard, on l’a peinte en gris et enfin en brun.
L’histoire et le style de cette œuvre vénérable nous présente un Christ imperturbable, vainqueur de la mort et Roi de l’univers. Ce n’est pas l’homme des douleurs. L’impression dégagée est celle d’un Homme-Dieu serein et transcendant.